Lorsqu'une entreprise (société ou entreprise individuelle) cède/transmet un de ses actifs professionnels ou son activité, elle peut en dégager un profit à caractère exceptionnel imposable. Ce profit, dénommé plus-value[1] professionnelle, est imposé de manière différente selon la nature du bien cédé, sa durée de détention et le régime d'imposition de l'entreprise cédante.
[1] La plus-value en cas de cession d’un bien correspond en principe à la différence entre la valeur d’acquisition de ce bien et sa valeur de revente. A titre d’exemple, en cas de vente d’un fonds de commerce au prix de 150.000 €, acheté initialement 10.000 €, la plus-value nette imposable sera de 150.000 – 10.000 = 140.000 €.
Le régime d’imposition de droit commun peut être résumé ainsi :
- Les plus-values professionnelles réalisées par les entreprises et sociétés soumises à l’Impôt sur les sociétés (IS), sont imposées aux taux de l’IS (en 2023, le taux de l’IS est de 15% jusqu'à 42.500 €, et de 25% au-delà) ;
- Les plus-values professionnelles réalisés par des sociétés, entrepreneurs individuels, ou associés de sociétés soumises à l’Impôt sur le revenu (IR) sont imposées, pour faire simple, à l’impôt sur le revenu des entreprises, entrepreneurs ou associés concernés au barème progressif de l’IR ou au taux de 30% (PFU), selon la nature du bien (amortissable ou non) et sa durée de détention (court terme ou long terme).
Pour faciliter et encourager les transmissions d’entreprises, et particulièrement des TPE-PME, des dispositifs fiscaux de faveur ont été mis en place pour alléger la fiscalité des plus-values professionnelles réalisées par les professionnels.
Ces dispositifs spécifiques peuvent permettre soit d’exonérer tout ou partie de l’imposition de la plus-value professionnelle, soit d’en reporter l’imposition à des évènements ultérieurs.
Il est à noter qu’un seul seulement de ces régimes peut bénéficier à une entreprise ou une société soumise à l’impôt sur les sociétés, il s’agit du régime de l’article 238 quindecies du Code général des impôts (CGI).
Tous les autres régimes d’exonération ou de report d’imposition sont réservés aux entreprises assujetties à l’IR, à savoir les sociétés soumises à l’IR, les associés personnes physiques d’une société de personne soumise à l’IR ou des exploitants/entrepreneurs individuels imposés à l’IR (BIC, BNC, BA).
Les plus-values réalisées par les associés ou actionnaires d’une société à l’IS à l’occasion de la cession de leurs parts sociales ou actions, relèvent d’un autre régime d’imposition relatif aux plus-values dites « privées » (article à venir sur ce sujet).
Vous trouverez ci-dessous un descriptif général des principaux dispositifs de faveur en matière de plus-values professionnelles.