Principe:
La SCI n’est pas imposée directement. Elle réalise un résultat fiscal, qui est ensuite ventilé entre les associés selon leur quote-part dans le capital social.
Chaque associé intègre cette quote-part à sa propre déclaration de revenus, dans la catégorie des revenus fonciers (s’il est une personne physique).
Le mécanisme en trois étapes
- Détermination du résultat fiscal
Le résultat est établi par la différence entre les recettes (loyers, indemnités…) et les charges déductibles (intérêts d’emprunt, assurances, taxes, travaux, etc.). - Répartition du résultat
Chaque associé reçoit une part du résultat, proportionnelle à sa participation dans la société (sauf stipulation contraire dans les statuts). - Imposition chez les associés
La quote-part est ajoutée aux autres revenus fonciers de l’associé, et imposée selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Des prélèvements sociaux (17,2 %) s’ajoutent à ce montant.
Spécificités:
- Le résultat est imposé même s’il n’est pas distribué : la quote-part est fiscalisée indépendamment de toute distribution effective.
- En cas de déficit, il peut être déduit des autres revenus fonciers de l’associé, dans la limite de 10 700 € par an, avec possibilité de report pendant 10 ans.
Principe:
La SCI est assimilée à une société commerciale sur le plan fiscal. Elle devient contribuable à part entière et déclare ses résultats aux impôts comme une entreprise.
Elle paie directement l’impôt sur ses bénéfices, sans ventilation automatique entre les associés.
Mécanisme:
- La SCI calcule son bénéfice imposable selon les règles de l’impôt sur les sociétés (notamment amortissement des immeubles, déduction élargie des charges, etc.).
- L’impôt est payé directement par la société :
- 15 % sur la tranche de bénéfice jusqu’à 38 120 € (sous conditions),
- 25 % au-delà.
Imposition des distributions:
Lorsque la société verse un dividende à ses associés, ceux-ci sont imposés personnellement sur cette distribution (régime des capitaux mobiliers), avec prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % (12,8 % IR + 17,2 % prélèvements sociaux), sauf option pour le barème progressif.
Sociétés exclues de l’option à l’IS:
Certaines SCI ne peuvent pas opter pour l’IS :
- Groupements forestiers,
- SCI de construction-vente,
- Sociétés civiles de moyens (SCM),
- Sociétés civiles de placement immobilier (SCPI),
- Copropriétés.
Ces structures sont fiscalement encadrées et restent soumises à l’IR.
Imposition d’office à l’IS en cas d’activité commerciale
La SCI peut être automatiquement soumise à l’IS si elle réalise des activités commerciales, au sens fiscal.
Activités concernées:
- Location meublée (même ponctuelle ou saisonnière),
- Construction-vente d’immeubles,
- Services hôteliers ou para-hôteliers.
Même en l’absence d’option formelle, la réalisation habituelle d’une telle activité entraîne l’assujettissement automatique à l’IS de la SCI.
Une tolérance de 10 % de recettes commerciales (hors taxes) est admise par l'administration fiscale. Au-delà, l’activité est requalifiée, et la société est considérée comme exerçant une activité commerciale.
En cas de requalification, la SCI est considérée comme une société commerciale de fait. Cela emporte des conséquences fiscales lourdes :
- Soumission immédiate à l’IS ;
- Assujettissement aux impôts commerciaux (TVA, CET, etc.) ;
- Taxation immédiate des plus-values latentes : le transfert fictif d’un patrimoine civil à un patrimoine commercial est assimilé à une cession, avec imposition immédiate des plus-values.
Conclusion
Le régime fiscal applicable à une SCI constitue un enjeu stratégique dès sa constitution. Le choix entre IR et IS doit être guidé par les objectifs des associés : revenus récurrents, répartition du résultat, transmission, valorisation du patrimoine, etc. Une attention particulière doit être portée aux activités exercées afin d’éviter une requalification imprévue et pénalisante. Une analyse préalable de la situation fiscale des associés est indispensable pour effectuer un choix éclairé.
L’imposition des plus-values réalisées par une société civile immobilière (SCI) lors de la cession d’un immeuble constitue un point central dans la stratégie fiscale de ses associés. Le régime applicable dépend du régime fiscal de la SCI : impôt sur le revenu (IR) ou impôt sur les sociétés (IS).
En effet, la fiscalité des plus-values suit la même logique que celle des résultats : elle dépend du régime fiscal choisi ou subi par la SCI.
- SCI à l’IR : application du régime des plus-values immobilières des particuliers.
- SCI à l’IS : application du régime des plus-values professionnelles.